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En fruits et légumes, l’AOP Cerafel mise sur le collectif

Le Cerafel cherche des solutions, notamment concernant la main-d’œuvre pour garder sa production de choux-fleurs.

Face à la baisse des volumes, l’AOP légumière bretonne préserve sa solidité économique en s’appuyant sur la mutualisation des moyens pour renforcer l’innovation, l’adaptation et la compétitivité de ses producteurs.

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À l’issue de son assemblée générale, le Cerafel, association de cinq organisations de producteurs bretonnes (1), a dressé le bilan de son année 2024 lors d’une conférence de presse le 20 juin 2025. « En fruits et légumes, les tonnages sont en baisse à 337 000 tonnes (–5 %). C’est 30 % de moins qu’il y a dix ans », a indiqué Marc Kérangueven, président du Cerafel. Les surfaces cultivées diminuent pour les principaux légumes emblématiques : le chou-fleur a perdu 21 % de ses surfaces en sept ans et couvre 10 000 hectares aujourd’hui, la superficie consacrée aux artichauts a été divisée par deux pour s’établir à 2 200 hectares.

Bonne valorisation des produits

Dans ce contexte, l’AOP parvient néanmoins à maintenir le chiffre d’affaires payé aux producteurs à 350,1 millions d’euros : 317,9 millions d’euros pour les légumes conventionnels et 32,2 millions d’euros pour le bio. La filière des plants de pomme de terre se distingue particulièrement avec des ventes records (chiffre d’affaires de 82,5 millions d’euros) portées par des exportations vers le Maghreb.

« Ces chiffres démontrent que nous valorisons bien nos produits malgré le recul de la production. En bio (chiffre d’affaires en hausse de 8 %), nous avons réussi à atténuer la crise grâce à la possibilité de réguler le marché à l’aide du conventionnel, ce qui nous permet de maintenir le prix, préserver les marchés et garantir le revenu de nos producteurs », souligne le président.

La tomate souffre davantage d’une réduction des surfaces que d’un manque de valorisation. Pour contrer la forte concurrence étrangère sur les tomates cerises, les OP Prince de Bretagne ont lancé une barquette de 200 gr à 0,99 €. Les résultats sont en progression en brocoli, salade de quatrième gamme (sachet) et pommes de terre primeur.

Mutualisation des moyens

La stratégie d’innovation et de diversification menée collectivement par les coopératives a été marquée en 2024 par l’élargissement de la gamme des fruits rouges avec la myrtille, le lancement de la première vanille bretonne, et la création d’un atelier de surgélation de fonds d’artichauts pour diversifier les débouchés et répondre aux nouvelles habitudes de consommation. Les producteurs peuvent s’appuyer sur un service de veille des marchés qui analyse les tendances de consommation, ainsi que des travaux de recherche réalisés dans les stations expérimentales pour adapter les variétés.

Pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre, le Cerafel a mis en place des mesures : investissement dans des matériels d’aides à la récolte pour réduire la pénibilité et limiter les besoins, partenariat avec le Maroc pour faire venir des travailleurs saisonniers. L’installation et la transmission sont les enjeux stratégiques pour l’AOP. Chaque coopérative déploie des dispositifs adaptés pour accompagner, fidéliser de nouveaux producteurs.

La mutualisation des moyens se traduit aussi par des achats groupés sur l’énergie, les équipements, l’accès aux dernières technologies… « C’est toute la force de notre collectif d’OP. Notre objectif est de maintenir le potentiel de production en trouvant des solutions pour sécuriser nos producteurs », résume Marc Kérangueven.

Marc Kérangueven se montre d’ailleurs optimiste pour l’avenir. « Nous sommes devenus un bassin incontournable compte tenu de l’évolution du climat. La Bretagne reste un terroir favorable pour la culture de légumes », conclut-il.

(1) Sica de Saint-Pol-de-Léon, Les Maraîchers d’Armor, Terres de Saint-Malo, La Bretonne et Bretagne Plants.

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